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parrain tés textes sont toujours aussi beaux. je t'aime énormément et christiane aussi. a très vite au télépho
Par Anonyme, le 18.01.2023
courant littéraire
Par Anonyme, le 02.01.2020
merci beaucoup
Par Anonyme, le 08.10.2016
bonjour
pour acheter "découper l'univers", soit vous contactez l'éditeur, gros textes (voir le blog du même n
Par MALTAVERNE Patrice, le 08.10.2016
bonjour comment et où acheter ce livre? merci pour cette decouverte
:)
Par Anonyme, le 08.10.2016
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Date de création : 20.06.2012
Dernière mise à jour :
24.02.2016
198 articles
Huitième recueil de poésie de Murielle Compère-Demarcy, "Je Tu mon AlterEgoïste" vient d'être publié aux éditions de l'Harmattan.
A lui seul, ce livre constitue un résumé de la poésie de son auteur, sans que son unité provienne de la déclinaison d'un thème unique apparent.
Il s'agit ici de scènes de la vie quotidienne, qui se situent entre les faits divers et l'observation de la nature.
Au delà de cette diversité de perspectives, il s'agit, à mes yeux, de la même chose qui est en jeu. Par exemple, à travers les faits divers, les pulsions sexuelles plus ou moins contrôlées, et à travers la nature, sa vie incessante, son pouvoir de bouleversement, souvent illustré par la pluie.
Ces deux extrêmes de l'animé ou de l'inanimé renvoient bien à la même violence des hommes et des éléments. Du coup, nous avons l'impression d'appartenir à un même monde de choses, nous qui ne sommes que des mammifères dits supérieurs : c'est peut-être ça le "Je Tu mon AlterEgoïste".
Surtout, ce livre assoit le style si caractéristique de Murielle Compère-Demarcy, style que je connais bien pour l'avoir édité dans "Trash fragilité", qui repose (essentiellement) sur le recours à :
- des vers la plupart du temps courts;
- de fréquentes barres de séparation (barres de mesure pourrait-on dire) qui peuvent aller jusqu'à couper un mot;
- des morceaux de phrases sans verbes;
- de nombreuses assonances;
- des refrains, souvent légèrement modifiés lors de leur répétition.
Le résultat est un poème syncopé, vraiment musical, qui serait un slam très littéraire.
A propos de ce presque pareil jamais tout à fait identique relevé dans la reprise des refrains, j'ai remarqué également que des expressions, associations de mots, employées dans des précédents recueils, étaient ici recyclées, comme, sauf erreur de ma part : "entrecôtes saignantes", "bec cloué", "gestes d'amphores".
J'aime bien cette marque de fabrique, qui confirme que la poésie est avant tout musique.
Je signale enfin que "Je Tu mon AlterEgoïste" est préfacé par Alain Marc, et qu'il est accompagné par de nombreuses illustrations (dont celle de la couverture) de Didier Mélique, qui collabore régulièrement avec l'auteur.
Extrait ci-après :
"je tabula rasa de tout
sauf du /
tabou
j'ai pris mes jambes à mon cou
lové dans le tien comme un cygne
ma langue tombée
comme un
bec cloué
par les oiseaux pillés
de ton oestral
affolé
sauté péril-
leux en plein vide
des mots brûlés dans le gîte
où t'aborder / saborder le phare
clignotant / convulsé de tonc litoris
affolant
moi dans le gîte affairé
bouquinais en vertu
malgré tout
sur le bord de tes lèvres ajourées
où fleurissent encore / où fleurissent encore
les figues-fleurs
les filles-fleurs des prairies
où se traque et s'attrape /
la vie retrouvée
nos boas déroulés dans les jambes
enlacés l'un dans l'autre à nos cous
lovés /
jetés
dans la criée
à se carapater
ont fui la levée
ont fui la levée
des troupes
au moral enrôlé
des troupes d'acier
recrutées
-écervelées / occuper
pour mieux régner / diviser-
c'est là que nous
divisés
sommes mieux retrouvés
sans eux /
remplis
d'yeux retournés
révulsés brouillés
par les signes de nos corps /
dépossédés"
Pour vous procurer ce livre, vendu au prix de 15 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.harmattan.fr/, où une fiche auteur "Murielle Compère-Demarcy" est également consultable.
Par ailleurs, "Je Tu mon AlterEgoïste" peut être commandé dans toutes les bonnes librairies, à la Fnac, via Amazon ou la librairie Dialogue.
"Triptyque", de Marie-Anne Bruch, que vient d'éditer "5 sens éditions", est un livre anthologique réunissant 4 recueils différents par la forme, mais unis par le trait d'union de la sensibilité.
Ces quatre recueils sont : "Feue l'étincelle", "Plumes dans le vide", "Les frontières intérieures" et "Voix croisées" (ce dernier texte étant écrit en collaboration avec Denis Hamel).
Ainsi, alors que le premier recueil de ce volume est constitué de sonnets (rimés), les autres se composent de poèmes en vers libres ou de proses.
Je suis toujours de l'avis de ceux qui pensent que la voix de la poésie porte plus loin quand elle n'est pas avant tout un jeu formel et notamment lorsqu'un trop-plein de vie intérieure l'anime. Eh bien, c'est le cas ici, ce trop-plein générant des images et des raccourcis troublants, comme en témoigne par exemple ce texte :
"L'Enigme des choses
Dans chaque chose
il y a
une rose, un labyrinthe
et une porte.
Contrairement à ce qu'on pense
la porte n'est pas
au fond du labyrinthe.
La poésie semble montrer
que la rose
n'est pas très loin de la porte.
Il est difficile de cuillir la rose
sans désirer entrer
dans le labyrinthe.
Il est presque impossible
d'ouvrir la porte
sans avoir respiré la rose.
Dans ce poème
comme ailleurs
cherchez la porte."
Ma préférence - par contre, ce n'est pas original, surtout venant de moi, en tant que lecteur - va aux poèmes dans lesquels l'amour est malheureux, sans doute parce que dans ce cas, le poème parle de tout ce qui ne va pas dans le monde, et non plus simplement de l'être aimé.
En outre, l'écriture de Marie-Anne Bruch se coule parfaitement dans les sonnets, à la fois respectueux des règles de versification, mais aussi naturels dans leur expression :
"Ségur, 2001
J'habitais en ce temps un quartier morne et chic,
Mélange de bars lounge et d'échoppes désertes,
Des arbres projetaient leurs longues ombres vertes
Le long du boulevard à l'incessant trafic.
J'étais en couple alors et je coulais à-pic
Puisqu'aimer c'est souvent souffrir en pure perte,
Le chagrin m'épuisait et me rendait inerte,
Puis souffrir devenait une sorte de tic.
Nous passions chaque soir en querelles absconses,
Les mêmes arguments et les mêmes réponses
N'aboutissaient jamais qu'au même noir sommeil.
Tout le reste du jour, j'errais comme un fantôme
En mal d'amitié vraie, indifférente au dôme
Des Invalides, dont l'or brillait au soleil."
Pour vous procurer "Triptyque", de Marie-Anne Bruch, vendu au prix de 12 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.5senseditions.ch/
"Ce peu de soi", édité par les éditions "La tête à l'envers", regroupe quatre cycles de poèmes en prose, au nombre de deux par page, successivement intitulés : "Chasser du silence cette voix", "Ce peu de soi", "Pauvre légende" et "Cette avide attente", écrits entre 2011 et 2013.
Je n'insisterai pas sur le style de ces proses, faites d'équilibre et de sobriété, alliance de classique et de moderne. Bref, du métier sans affectation.
Bien qu'étant traversées par un fil conducteur différent (la voix, les mots, le corps, l'attente), ces quatre parties forment un tout, tant elles sont animées par des préoccupations voisines, voire récurrentes dans les derniers textes publiés par Michel Bourçon.
En effet, dans les textes formant "Ce peu de soi", c'est l'insatisfaction qui domine, le fait que, comme le dit Rimbaud, "la vie est ailleurs".
Parfois, c'est cette voix obsédante qui nous dérange, tantôt c'est la pesanteur du corps qui empêche de vivre autrement. Et bien sûr, les mots frappent par leur impuissance.
Devant les yeux de l'auteur, existe toujours cette absence, sorte de no man's land qui figure la séparation d'avec cette vie idéale, dans laquelle il ne serait plus besoin de penser :
"Nous avons les yeux grands ouverts sur ce qui nous laisse sans repos, que nous ne perdons jamais de vue, les yeux qui s'agrandissent d'incompréhension, fourragent dans cette absence de visage".
Dans ces proses, lorsque le corps divorce d'avec l'esprit, le lecteur ne peut s'empêcher de penser qu'il y aurait comme un appel à la foi religieuse, une soif de transcendance.
Mais Michel Bourçon nous détrompe vite à ce sujet :
"Nous nous consacrons à l'attente, déclarons que jusqu'ici tout a eu lieu dans une autre vie que celle qui est la nôtre désormais, sans voir que nous sommes toujours dans cette pauvre légende, dont nous ne pouvons guère nous écarter. Ce qui nous tient est cette volonté de ne pas vouloir s'y enliser. Nous restons debout, sans trouver d'issue, le moindre regard peut être un appel à l'aide, auquel seule la clarté du jour répond".
Donc, il n'y a point de salut, mais un éternel recommencement de ces tentatives visant à s'échapper de soi.
Hélas. Car nous voudrions parfois la saisir, cette absence, afin qu'elle ne nous échappe plus, enfin...
Il est à noter que cette quête, par l'emploi du pronom personnel "nous", concerne la condition humaine en général, plutôt qu'un être en particulier. C'est effectivement le lot commun à tout roseau, lorsqu'il est pensant !
Je précise que l'illustration de couverture est un fragment de peinture de Renaud Allirand.
Pour plus d'informations sur "Ce peu de soi", de Michel Bourçon, vendu au prix de 16 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.editions-latetalenvers.com/
Première plaquette de vers publiée par Julien Boutreux aux éditions de "La Porte", "L'oiseau de pierre" est un texte énigmatique, qui a su tout de suite aiguiller le lecteur que je suis.
Ce qui attire en premier, c'est la forme du texte : en fragments de vers étalés, pas non plus éclatés sur toute la page, mais suffisamment séparés les uns des autres pour qu'il y ait comme des coupures dans la vision.
Ensuite, le titre "L'oiseau de pierre" capte l'attention.
Et l'on comprend vite qu'en fin de compte, le poète s'est mis dans la peau de l'oiseau, ou plutôt ses ailes et qu'il survole ses rêves, d'où ces interruptions de vers sur la page.
En effet, l'oiseau ne saurait fixer son attention sur une seule chose. Il a le pouvoir de ne jamais s'arrêter nulle part. Bien sûr, s'il est de pierre, c'est parce que ses visions, ses rêves, sont limités et ne peuvent pas, la plupart du temps, devenir réalité.
C'est bien un peu le malheur de la poésie, tout ça... Sa limitation par le réalisme d'une majorité...
Extrait de "L'oiseau de pierre", de Julien Boutreux :
" dans un dédale de ténèbres il erre
île de pierre air des songes
marcheur de nuages mangeur de vent
ses phrases des lignes d'ombre contournée de lumière
phases vibrantes d'un cortex embué
où mille feux souterrains sourdent
laissant filtrer entre nos doigts meurtris incendiaires
la clarté de portes transparentes oublieux de tous les parcours
il cherche une voie dans l'espace infime qui sépare
deux battements de nos coeurs chaque empreinte que nous laissons
manuscrite un hymne funèbre à la liberté"
Pour vous procurer "L'oiseau de pierre", de Julien Boutreux, vendu au prix de 3,80 €, vous pouvez contacter son éditeur : Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin 02000 LAON.
Réédition par Don Endia Editions d'un texte édité en 2008, "On" de Hervé Federspiel est constitué d'une suite de phrases courtes commençant par le pronom personnel "On".
Ces phrases présentent d'autres contraintes. En voici quelqus unes : elles sont dépourvues de tournures négatives, d'adjectifs possessifs et de.. sexe !
Oui, cela peut paraître suprenant, mais voilà qui contribue à faire un portrait le plus objectif possible de la façon dont nous vivons aujourd'hui dans notre société de consommation.
Ainsi, cette suite de phrases finit par nous résumer "au complet".
L'aujourd'hui est très important car bien sûr, un rural du 19e siècle ou un martien auraient du mal à s'y reconnaître.
Mais force est d'admettre que, même lorsque le "on" introduit des comportements moutonniers, c'est bien de nous qu'il s'agit.
Si vous souhaitez compléter ce portrait, à la fin du recueil, Hervé Federspiel vous lance une invitation à écrire d'autres "on", à condition, bien sûr, de respecter les contraintes décrites ci-dessus.
Quelques extraits ci-dessous :
"+ ON DONNE SOIT AUTANT SOIT MOINS QU'ON RECOIT
+ ON FLUCTUE AU RYTHME DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE GOUVERNANT LE MONDE
+ ON EST AVERTI A PRESENT COMME CONSOMMATEUR
+ ON CONSOMME POUR LE BIEN DU PAYS
+ ON SE SITUE DANS LA MOYENNE NATIONALE
+ ON S'ACCROCHE AU PROGRES"
Et plus loin :
"+ ON MEDITE QU'A TROP TIRER SUR LA CORDE ELLE FINIT PAR SE ROMPRE
+ ON RALENTIT AU SEUIL DE FRANCHIR LES BORNES ON FAIT LE TRI ENTRE LES CHOSES QU'ON PEUT FAIRE ET LES AUTRES PROHIBEES
+ ON ASSUME QUE TOUT A UNE LIMITE A BALISER
+ ON OMET DE TOUT SE PERMETTRE IL S'AGIT DE FAIRE MIEUX QUE DES CAPRICES"
Pour en savoir plus sur "On" (et notamment répondre à l'invitation d'écrire) ou pour vous procurer cet opuscule, vendu au prix de €, contact : hervefederspiel@yahoo.fr
Voir également le site de l'éditeur http://www.editions-donendia.com
"Décès charnière" d'Alain minighetti, troisième opus des micro-éditions Poussière, est la description clinique d'une journée solitaire passée à l'intérieur.
Rien n'est négligé dans cette description, y compris les pauses pipi.
Le texte se présente sous la forme d'un seul et unique poème en vers libre. Le style est neutre, sans coquetterie.
A lire de loin, l'exercice pourrait devenir monotone. Sauf qu'il s'agit là d'une musique minimaliste. Le lecteur se laisse porter par d'infirmes variations de tempo, qui sont des variations sur les mots, les coupures de vers. L'auteur joue aussi avec la mise en apposition des instants. Il n'y a plus ni cause ni conséquence. Les faits sont déconnectés entre eux.
Et à un moment, forcément, ça déraille. Les notations deviennent bizarres, décalées, par rapport à la vie ordinaire qui est décrite. Et du coup, le lecteur est tenu en haleine, car la question qu'il se pose est : cela va-t-il repartir tranquillement comme avant ou cela va-t-il continuer à déconner, à s'enfoncer ?
C'est bien là tout le jeu d'écriture de "Décès charnière".
Voici un extrait de ce texte :
"Lire boule quies lire
Chacun vit vaque à ses occupations
Tourner les pages
Il se gratte la tête
Il y aurait des lectures sonores en chambre
froide consignées sur support audio
il y aurait le ciel le soleil et la mer
il y aurait des visages des sourires
Le dimanche se réveiller
La cafetière fait son travail
L'odeur du café pénètre l'appartement
Le système de ventilation fait son travail
Ouvrir la porte du frigo
Etre celui qui ne sait rien
Davantage jour après jour".
A citer également, la 4 de couverture, apparemment sans rapport avec le corps de texte :
"...la violence ta là hors champs hors cadre globale toute la violence abrupte injustifiée sans rancune au revoir et merci du séjour".
La couverture est d'Alain Minighetti, qui a été également dessinateur de bandes dessinées.
Pour vous procurer "Décès charnière", vendu au prix de 2 € (+ 1 € de port), contact et paiement par paypal à : poussierenoire@yahoo.fr.
Pour tout achat de "La clinique des exilés" ou de "Gras double" d'Alain Minighetti, ou de "TxT", de Léon Maunoury, "Décès charnière" est offert.
"Une cicatrice", de Pierre Bastide vient d'être édité par Odile Fix aux éditions Le Frau.
Ce livre de petite dimension (10,3 X 14,8 cms) est un bel objet, mélange d'ancien et de moderne, avec sa couverture tapée à la machine et son intérieur moderne, tout de blanc vêtu.
"Une cicatrice" est le récit d'un retour aux sources, en apparence raté, comme le sont souvent les retours aux sources.
Ici, il a lieu en Algérie, cinquante et un ans après, dans la chambre d'enfant de l'auteur.
Il y a un dessin d'enfant, une "cicatrice" sur le mur, mais ce n'est pas le même mur, ce n'est pas le même dessin.
Ou comment, au delà de l'anecdote, le passé est-il transformé par la mémoire.
Les variations sur ce thème donnent lieu à un beau texte qui parlera à ses lecteurs, car les souvenirs d'enfance ne sont-ils pas ce qu'il y a de plus en plus précieux, avec le temps qui passe ?
"Le mur de la fenêtre ! C'est là qu'était mon lit. Là que l'enfant que je fus a dormi, là qu'il s'est battu contre les crises d'asthme et les fantômes de la guerre. C'est là que je me revois ! C'est ce lieu que j'ai tenté de retrouver dans ces impros de théâtre où l'exercice obligé consiste à revenir adulte, dans sa chambre d'enfance".
A signaler également dix photographies en noir et blanc de l'auteur, figurant dans le corps du texte.
Pour en savoir plus sur "Une cicatrice" de Pierre Bastide, vendu au prix de 5 €, rendez-vous sur le blog de l'éditeur : http://editionslefrau.blogspot.com/
Edité par "La porte", "Jackie", de Jeanpyer Poëls est un curieux poème-phrase éclaté sur une dizaine de pages.
Le texte fait également l'objet d'un montage avec des citations de Rimbaud (adaptée), Sartre, Frénaud, Bousquet.
Bref, s'il s'agit ici d'une affaire de beau style, il est aussi question de Jackie. Ou plus précisément de Jackie, "avec un e final".
On le sait bien : on ne choisit pas son prénom à la naissance, et partant de là, on peut y voir un signe de malédiction...
"Il s'appelait Jackie
Jackie avec un e
et les cheveux brûlants."
Pour vous procurer "Jackie", de Jeanpyer Poëls, vendu au prix de 3,80 €, vous pouvez écrire à Yves Perrine, La porte, 215 rue Moïse Bodhuin 02000 LAON.
"Au-delà", de BarBe électric (pseudo original), qui vient d'être publié par les éditions du Contentieux, est divisé en deux parties, dont la première semble donner son titre au livre (je dis cela car le titre n'est pas rappelé avant les poèmes, mais bon, peu importe), et la deuxième s'intitule "Chants intérieurs".
Dans l'une comme l'autre partie, le style est sobre : vers assez courts, assez nettement découpés. Et à cet égard, "Chants intérieurs" en rajoute encore dans la sobriété, des vers étant presque répétés en intégralité, ce qui donne à ces poèmes l'aspect de chants, ou du moins, de chansons, des refrains étant dès lors visibles.
Dans "Au delà" comme dans "Chants intérieurs", on est dans la poésie de survie. BarBe électric nous raconte, avec des images qui ne sont pas là pour faire joli, son quotidien d'ouvrier à l'usine. Il évoque des gestes répétitifs, mais aussi une profession dévalorisée socialement, frappée d'indifférence, et à la merci de la première fermeture "financière".
Pas de quoi trouver là-dedans des lendemains qui chantent. D'ailleurs, qui parle encore aujourd'hui dans la poésie du monde ouvrier ? Presque plus personne. Eh bien ! Pour une fois, c'est différent.
"Chants intérieurs" cherche donc une évasion possible à ce monde d'indifférence, sans vraiment y parvenir, du moins, dans un monde qui soit réel.
Extraits de "Au-delà", de BarBe électric :
"Je suis comme une pierre
Comme le minerai de fer
L'acier froid dans la main
De l'homme qui gémit
Privé d'oxygène
Noyé dans la fragilité des matins de l'hiver
Je suis celui
Qui ne chante plus que la complainte
D'un temps révolu
D'un temps qui a fui
A travers les champs de l'abandon."
Et :
"Assoupi
Le mensonge règne
Sur la terre
Comme au ciel
Derrière le masque fissuré
D'une guerre au galop
D'une guerre au galop
Sur la terre comme au ciel
Il y a longtemps que je crève
Ne me réveillez plus
Ne me réveillez plus
Mon coeur est aiguisé
Une lame de 16 pouces
De long et en travers
Le règne de mes années
Mes années
Mes années
Assoupi
Assoupi."
Les illustrations (dont celle de couverture) sont signées de Norman 6.
Pour en savoir plus sur "Au-delà", qui est vendu au prix de 8 €, vous pouvez contacter son éditeur, Robert Roman (éditions du contentieux), romanrobert60@gmail.com
"Poèmes géographiques" de Thierry Radière, vient d'être édité par "Le Pédalo ivre".
Si le titre de ce livre peut paraître, au départ, bizarrement objectif, il résume bien l'objet des poèmes qui sont à l'intérieur.
L'auteur raconte en effet ses souvenirs d'adolescence et de jeune adulte, qui se partagent entre deux lieux fort différents : les Ardennes (pays d'origine) et les Landes (pays de vacances). En terme de distance et d'ambiance, c'est donc le grand écart qui est accompli par Thierry Radière.
Et les personnages semblent dépendre des lieux : les grands parents, la femme de l'auteur. Ils sont décrits dans leurs biotope, pourrait-on dire !
Et si la tristesse s'y exprime, cela vient naturellement du temps qui passe, plus que les lieux, qui fait disparaître les protagonistes de ces "Poèmes géographiques".
Derrière l'objectivité du titre, il y a aussi, semble t-il, un parti pris de la part de l'auteur, celui de laisser dériver sa pensée de souvenirs en souvenirs, comme s'il passait d'un espace à un autre. La forme du poème, lui-même, quand on le regarde, est une sorte d'à-plat : étendue qui tamise le temps. Comme s'il s'était revêtu de fausse indifférence...
Extrait de "Poèmes géographiques" :
"nous serions-nous plu enfants
si nous nous étions rencontrés
au milieu d'un champ ou sur
une plage en été ?
il paraît que l'hiver à Hossegor
c'est terrible : les volets claquent
et il n'y a pas un chat dans les rues
ce n'est pas pire qu'à la campagne
sans la mer je ne comprends toujours pas
ce que cette petite ville landaise lui a fait
pour qu'il ait abandonné son projet d'acheter
un appartement là-bas notre voisin
les villes tout comme les maisons
n'ont pas la même âme
selon qu'on les traverse en été ou en hiver."
Pour en savoir plus sur "Poèmes géographiques", de Thierry Radière, vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.lepedaloivre.fr/